Plan national de lutte contre la prolifération du frelon asiatique

La loi prévoit l’instauration d’un plan national de lutte contre la prolifération du frelon asiatique, associant différents acteurs, qui sera décliné à l’échelle des départements. Les apiculteurs touchés par cette calamité pourront recevoir une indemnisation.

La loi a été promulguée le 14 mars 2025. Elle a été publiée au Journal officiel du 15 mars 2025.

Les étapes précédentes

Le frelon asiatique à pattes jaunes a été détecté en France en 2004, en Lot-et-Garonne. En moins de vingt ans, cette espèce exotique envahissante a colonisé tout le territoire (sauf la Corse et les outre-mer).

Ce frelon est responsable de 20% de la mortalité des abeilles domestiques. Les pertes directes qu’ils causent sont de 12 millions d’euros par an pour la filière apicole.

Selon l’auteur de la proposition de loi, les actions de lutte contre le frelon asiatique ont été mises en œuvre en ordre dispersé, sans appui ni accompagnement réels de l’État face à cette menace nouvelle sur la filière apicole. Le plan national en faveur des insectes pollinisateurs et de la pollinisation 2021-2026 a pour « objectif minimaliste » de « valider les outils de lutte efficaces contre le frelon asiatique et lutter dans un cadre collectif« . De plus, aujourd’hui, les apiculteurs qui subissent des préjudices du fait du frelon asiatique n’ont droit à aucune indemnisation.

L’essentiel de la loi

La loi a pour objectif de remédier aux lacunes de l’action publique grâce à un plan national de lutte contre le frelon asiatique à pattes jaunes, décliné en plans départementaux, qui présentera l’avantage de fédérer la réponse publique et l’action des acteurs privés. Ce plan sera doté de moyens financiers dédiés via un financement multipartite (État, collectivités locales et acteurs socio-économiques et sanitaires). 

Le plan sera élaboré au niveau national, par les ministres chargés de l’agriculture et de l’environnement, en concertation avec les organismes à vocation sanitaire, les associations d’élus locaux, les représentants des acteurs socio‑économiques directement touchés par le fléau et d’associations de protection de l’environnement et avec des scientifiques. Le plan national devra déterminer :

  • les orientations nationales, les indicateurs de suivi des actions de surveillance, de prévention, de piégeage sélectif et de destruction mises en œuvre dans le cadre des plans départementaux ;
  • la classification des départements en fonction de la pression de prédation et des dégâts causés aux ruchers et aux pollinisateurs sauvages ;
  • les financements alloués à l’information du public, à la connaissance scientifique et à la recherche de systèmes de prévention efficaces et sélectifs ;
  • l’opportunité de classer le frelon asiatique à pattes jaunes parmi les dangers sanitaires de deuxième catégorie pour l’abeille domestique (comme il l’a été jusqu’en 2021, avant l’entrée en vigueur du règlement (UE) 2016/429, dit « loi européenne sur la santé animale »).

Les plans départementaux déclineront dans les territoires le plan national. Ils seront élaborés par le préfet, en concertation avec le président du conseil départemental, les communes et intercommunalités, la section départementale des organismes à vocation sanitaire, les acteurs socio‑économiques directement touchés, des associations de protection de l’environnement, l’Office français de la biodiversité et des usagers de la nature. Le plan départemental sera mis à jour au plus tard six mois après chaque modification du plan national. Il devra organiser l’évaluation du niveau de danger sanitaire et des dégâts sur les ruchers des nids de frelons asiatiques déclarés ainsi que la procédure de signalement et de destruction à suivre. Le signalement pourra être établi par l’intermédiaire du maire (ou d’un conseiller municipal) de la commune. 

Un décret d’application est prévu.

La loi prévoit, par ailleurs, un régime indemnitaire pour les exploitants apicoles ayant subi des pertes économiques, qui sera adossé au fonds national d’indemnisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE) ou d’un nouveau fonds de mutualisation, qui devra être agréé. Ce mécanisme permettra aux apiculteurs de recevoir une indemnisation proportionnée aux dommages subis.

Sources