Pourquoi consacrer une journée spéciale au moustique ?

Lorsque vous écoutez la radio, il vous arrive très certainement d’entendre que la date du jour correspond à une journée mondiale ou internationale, parfois concernant un thème qui peut vous paraitre très futile, mais d’autres fois relatif à des causes d’intérêt légitime. Si cela peut paraitre surprenant, en réalité, il faut bien comprendre comment sont déterminées les thématiques de ces journées mondiales, avant de se pencher sur les moustiques que l’on « fête » pendant 24 heures !

Journées mondiales : quelle est l’origine ?

Il existe de nombreuses journées mondiales ou internationales selon les appellations. Or, pour bien appréhender le sujet, il convient de prendre en compte le fait qu’on peut les distinguer en fonction de leurs origines. Selon qui les promeut à ce niveau, elles ne gagnent pas toutes la même notoriété :

Les organisations internationales

L’ONU (Organisation des Nations unies) en fut l’initiatrice en 1950, où elle proclama le 10 décembre comme journée mondiale des droits de l’Homme, 2 ans après, jour pour jour, l’adoption par l’Assemblée Générale des Nations unies de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Depuis, un peu plus de 200 journées internationales ou mondiales se cumulent et leur liste s’enrichit régulièrement puisque les différentes instances (UNESCO, l’UNICEF, FAO, OMS…) ainsi que les Etats membres en proposent de nouvelles qui doivent parfois être acceptées par une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies.

Les organisations « satellites » des Nations Unies, spécialisées sur des sujets bien particuliers sont à l’origine de thèmes plus pointus qui relèvent de leurs domaines de compétence comme l’environnement, la culture, l’aviation civile, la propriété intellectuelle, etc.

Ces journées mondiales sont de véritables outils de communication destinés à sensibiliser le grand public à des thèmes spécifiques relatifs à des enjeux majeurs qui méritent un coup de projecteur en mettant un peu de moyens pour en parler. Cela concerne toujours des sujets sur lesquels travaillent ces organisations mondiales, c’est-à-dire le maintien de la paix et de la sécurité internationales, la promotion du développement durable, la protection des droits humains et la garantie du droit international et de l’action humanitaire.

La journée mondiale du moustique a une origine britannique ce qui explique qu’on parle souvent de World mosquito day qui a donné lieu au hashtag #WorldMosquitoDay sur les réseaux sociaux.

Médecin bactériologiste et entomologiste britannique, Ronald Ross (1857-1932), a travaillé en Inde et en Afrique de l’Ouest pour approfondir ses recherches sur le paludisme (ou malaria) afin de comprendre sa transmission et de pouvoir lutter contre cette maladie. En 1897, il prouve, à partir d’expériences scientifiques que le paludisme est transmis par les moustiques. En 1902, il recevra d’ailleurs, pour ces travaux, le prix Nobel de médecine.

Depuis cette découverte, nous savons donc que le paludisme se propage à l’être humain essentiellement par la piqûre de certains moustiques anophèles femelles infectés par un parasite Plasmodium falciparum. Même si des moyens de prévention, des vaccins et des traitements ont été développés, la maladie reste très présente notamment en Afrique.

Promue par l’association caritative britannique, Malaria no more United Kingdom, cette journée mondiale du moustique, vient s’ajouter à la journée mondiale de lutte contre le paludisme, ou journée mondiale du paludisme, organisée le 25 avril par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Malaria No More UK a été créée en 2009, bien après la journée mondiale du moustique qui daterait de 1930, ce qui en ferait l’une des plus anciennes. Active en matière de lobbying pour collecter des fonds pour la recherche et communiquer grâce au soutien de personnalités comme l’ancien footballeur professionnel David Beckham par exemple, elle fait partie, avec ses antennes dans d’autres pays, d’un réseau mondial d’organisations luttant contre le paludisme incluant notamment le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (ne dépendant pas de l’OMS) et la Fondation Bill et Melinda Gates.

Sensibilisation aux maladies transmises par les moustiques

Selon l’OMS, « en 2023, on estime à 263 millions le nombre de cas de paludisme et à 597 000 le nombre de décès dus au paludisme dans 83 pays » principalement tropicaux. Les symptômes peuvent être bénins mais la maladie reste potentiellement mortelle, d’où l’importance de sensibiliser les populations.

Derrière cette journée mondiale du moustique, le 20 août, il s’agit surtout de sensibiliser les populations du monde entier au paludisme mais aussi aux nombreuses maladies que les moustiques peuvent transmettre.

  • la dengue : maladie virale transmise par des moustiques du genre Aedes, se caractérisant par des symptômes de fièvre accompagnés de douleurs articulaires, mais pouvant entrainer des complications sévères ;
  • le chikungunya : maladie virale due au moustique tigre (Aedes albopictus) qui se manifeste par une forte fièvre associée à des maux de tête et des douleurs musculaires et articulaires intenses touchant les membres ;
  • le virus zika : maladie virale également transmise par les moustiques du genre Aedes, entrainant des symptômes de type grippal accompagnés parfois d’éruptions cutanées, d’œdème des mains et/ou des pieds ou de conjonctivite ;
  • virus du Nil Occidental ou West Nile virus : zoonose qui est due à un insecte vecteur, le moustique, et un réservoir animal, l’oiseau.

Pour se protéger des piqûres de moustiques, peu agréables mais surtout pouvant transmettre des virus, il faut absolument prendre toutes les mesures pour éloigner les moustiques de la maison, se protéger (répulsifs, moustiquaires, diffuseurs…) et limiter leur reproduction en évitant l’apparition de gites larvaires qu’il faudra éradiquer (soucoupes de pots de fleurs, récupérateurs d’eau de pluie…).

Par Nathalie Guellier –