La guêpe samouraï s’impose comme une alliée prometteuse
Les frelons, les guêpes, les abeilles et les bourdons font partie de l'ordre des Hyménoptères, mais ils diffèrent par leur apparence, leur comportement et leur impact sur les humains. Voici un aperçu des caractéristiques de ces insectes, des risques qu'ils peuvent poser et des approches pour les gérer de manière sûre et efficace :
Frelons
Description: Les frelons sont de grands insectes, souvent plus gros que les guêpes et les abeilles. Ils ont des couleurs vives, généralement avec des rayures jaunes et noires, et ils ont une grande envergure.
Comportement: Les frelons peuvent être agressifs, surtout lorsqu'ils défendent leur nid. Ils construisent généralement leurs nids dans des endroits élevés, comme les arbres ou les toits.
Risques pour les Humains: Les piqûres de frelons peuvent être dangereuses, en particulier pour les personnes allergiques. Les frelons asiatiques, par exemple, sont connus pour leur agressivité.
Gestion des Frelons: Ne tentez pas de retirer un nid de frelons vous-même. Faites appel à des professionnels pour éliminer le nid en toute sécurité.
Guêpes
Description: Les guêpes sont souvent plus minces que les abeilles et ont des rayures jaunes et noires. Elles peuvent également avoir des couleurs métalliques, comme le bleu ou le vert.
Comportement: Les guêpes sont également agressives, surtout à l'approche de l'automne. Elles construisent des nids dans des endroits divers, y compris sous les avant-toits, dans les arbres, ou même sous terre.
Risques pour les Humains: Les piqûres de guêpes peuvent être douloureuses et provoquer des réactions allergiques chez certaines personnes. Elles peuvent piquer à plusieurs reprises.
Gestion des Guêpes: Si vous découvrez un nid de guêpes, il est recommandé de faire appel à des professionnels pour l'enlever en toute sécurité.
Abeilles
Description: Les abeilles sont généralement plus rondes et poilues que les guêpes. Elles sont de couleur marron, noire ou dorée avec des rayures.
Comportement: Les abeilles ne sont pas agressives à moins d'être menacées. Elles sont essentielles à la pollinisation des plantes.
Risques pour les Humains: Les abeilles piquent rarement à moins d'être perturbées. Une piqûre peut être douloureuse, mais les abeilles meurent généralement après avoir piqué.
Gestion des Abeilles: Si vous trouvez un essaim ou une ruche, il est recommandé de contacter des apiculteurs ou des professionnels spécialisés dans la relocalisation des abeilles.
Bourdons
Description: Les bourdons sont de grandes abeilles, souvent velues, avec des rayures jaunes et noires. Ils ont un corps trapu et un vol bruyant.
Comportement: Les bourdons ne sont pas agressifs et sont également des pollinisateurs importants. Ils construisent des nids dans des cavités naturelles ou artificielles.
Risques pour les Humains: Les bourdons piquent rarement à moins d'être menacés ou perturbés. Les piqûres peuvent être douloureuses, mais ils sont généralement moins agressifs que les guêpes ou les frelons.
Gestion des Bourdons: Comme pour les abeilles, il est préférable de contacter des professionnels pour relocaliser un nid de bourdons plutôt que de le détruire.
En résumé, ces insectes peuvent tous causer des problèmes lorsque leurs nids ou colonies sont situés dans des zones où ils peuvent entrer en contact avec des humains. Les frelons et les guêpes ont tendance à être plus agressifs, tandis que les abeilles et les bourdons sont plus pacifiques et jouent des rôles cruciaux dans la pollinisation. Pour toute situation impliquant des nids ou des essaims, il est recommandé de faire appel à des professionnels pour une intervention sûre et efficace.
Originaire d’Asie, la guêpe samouraï s’impose comme une alliée prometteuse dans la lutte contre la punaise diabolique, un redoutable ravageur des cultures. Découverte récemment en Nouvelle-Aquitaine, une population de cette guêpe parasitoïde pourrait offrir une solution naturelle et efficace grâce à sa capacité à parasiter les œufs de la punaise. Une avancée porteuse d’espoir pour une agriculture durable, mais qui soulève encore des questions sur son implantation et son impact écologique.
Trissolcus japonicus, la guêpe samouraï, est une espèce de guêpe parasitoïde qui régule naturellement la punaise diabolique (Halyomorpha halys) dans son aire d’origine, c’est-à-dire en Asie, notamment en Chine, au Japon, en Corée et à Taïwan. En 2014, des populations de T. japonicus ont été découvertes aux États-Unis lors d’études visant à identifier les parasitoïdes susceptibles d’attaquer H. halys, un ravageur agricole impactant de nombreuses cultures, comme le soja, le maïs, tous types de fruits et même des arbres d’ornement. Une population européenne a également été découverte en 2017, lors d’enquêtes similaires en Suisse et en Italie.
La guêpe samouraï parasite les œufs de H. halys en y déposant ses propres œufs à l’intérieur. Au fur et à mesure que les larves de guêpes se développent, elles tuent les œufs de la punaise. Une seule guêpe adulte émerge alors de chaque œuf de punaise.
Des travaux de recherche (Projet Région Nouvelle-Aquitaine « RIPPOSTE ») menés par INRAE, l’ANPN (Association Nationale des Producteurs de Noisettes), l’Université de Turin ont permis de collecter 12 spécimens de T. japonicus en 2022 et 44 en 2023, qui ont émergé de près de 3 700 œufs d’H. halys recueillis sur cette période. L’analyse morphologique et moléculaire a confirmé l’identification de T. japonicus qui pourrait être arrivé en Nouvelle-Aquitaine par des voies d’introduction similaires à celles de Trissolcus mitsukurii, un autre parasitoïde exotique d’H. halys déjà détecté en 2020.
Les chercheurs voient dans cette découverte une lueur d’espoir pour contrôler les populations de punaises diaboliques. Les partenaires du projet ambitionnent de relâcher et d’acclimater durablement T. japonicus sur l’ensemble du territoire national (autorisations réglementaires acquises) et de suivre les installations et dispersions des populations de T. japonicus et T. mutsukurii. Cependant, plusieurs questions restent en suspens : ces parasitoïdes pourront-ils s’implanter durablement en France ? Leur survie après l’hiver et leur capacité à trouver des hôtes adéquats seront cruciales. De plus, la possible concurrence entre T. japonicus et T. mitsukurii mérite une attention particulière.
Ces travaux, publiés en novembre 2024 dans la revue Journal of Hymenoptera Research, ouvrent la voie à des stratégies de lutte biologique potentiellement innovantes afin de réduire l’impact de la punaise diabolique, H. halys, sur les cultures tout en préservant les équilibres écologiques.
Référence : Martel G, Bout A, Tortorici F, Hamidi R, Tavella L, Thomas M (2024) First detection of Trissolcus japonicus (Ashmead) (Hymenoptera, Scelionidae) in southwestern France. Journal of Hymenoptera Research 97: 1123-1139. https://doi.org/10.3897/jhr.97.132433
La guêpe samouraï s’impose comme une alliée prometteuse
Originaire d’Asie, la guêpe samouraï s’impose comme une alliée prometteuse dans la lutte contre la punaise diabolique, un redoutable ravageur des cultures. Découverte récemment en Nouvelle-Aquitaine, une population de cette guêpe parasitoïde pourrait offrir une solution naturelle et efficace grâce à sa capacité à parasiter les œufs de la punaise. Une avancée porteuse d’espoir pour une agriculture durable, mais qui soulève encore des questions sur son implantation et son impact écologique.
Trissolcus japonicus, la guêpe samouraï, est une espèce de guêpe parasitoïde qui régule naturellement la punaise diabolique (Halyomorpha halys) dans son aire d’origine, c’est-à-dire en Asie, notamment en Chine, au Japon, en Corée et à Taïwan. En 2014, des populations de T. japonicus ont été découvertes aux États-Unis lors d’études visant à identifier les parasitoïdes susceptibles d’attaquer H. halys, un ravageur agricole impactant de nombreuses cultures, comme le soja, le maïs, tous types de fruits et même des arbres d’ornement. Une population européenne a également été découverte en 2017, lors d’enquêtes similaires en Suisse et en Italie.
La guêpe samouraï parasite les œufs de H. halys en y déposant ses propres œufs à l’intérieur. Au fur et à mesure que les larves de guêpes se développent, elles tuent les œufs de la punaise. Une seule guêpe adulte émerge alors de chaque œuf de punaise.
Des travaux de recherche (Projet Région Nouvelle-Aquitaine « RIPPOSTE ») menés par INRAE, l’ANPN (Association Nationale des Producteurs de Noisettes), l’Université de Turin ont permis de collecter 12 spécimens de T. japonicus en 2022 et 44 en 2023, qui ont émergé de près de 3 700 œufs d’H. halys recueillis sur cette période. L’analyse morphologique et moléculaire a confirmé l’identification de T. japonicus qui pourrait être arrivé en Nouvelle-Aquitaine par des voies d’introduction similaires à celles de Trissolcus mitsukurii, un autre parasitoïde exotique d’H. halys déjà détecté en 2020.
Les chercheurs voient dans cette découverte une lueur d’espoir pour contrôler les populations de punaises diaboliques. Les partenaires du projet ambitionnent de relâcher et d’acclimater durablement T. japonicus sur l’ensemble du territoire national (autorisations réglementaires acquises) et de suivre les installations et dispersions des populations de T. japonicus et T. mutsukurii. Cependant, plusieurs questions restent en suspens : ces parasitoïdes pourront-ils s’implanter durablement en France ? Leur survie après l’hiver et leur capacité à trouver des hôtes adéquats seront cruciales. De plus, la possible concurrence entre T. japonicus et T. mitsukurii mérite une attention particulière.
Ces travaux, publiés en novembre 2024 dans la revue Journal of Hymenoptera Research, ouvrent la voie à des stratégies de lutte biologique potentiellement innovantes afin de réduire l’impact de la punaise diabolique, H. halys, sur les cultures tout en préservant les équilibres écologiques.
Référence : Martel G, Bout A, Tortorici F, Hamidi R, Tavella L, Thomas M (2024) First detection of Trissolcus japonicus (Ashmead) (Hymenoptera, Scelionidae) in southwestern France. Journal of Hymenoptera Research 97: 1123-1139. https://doi.org/10.3897/jhr.97.132433