Une association, PAZ, réclame l’interdiction des pièges à colle contre les rats et les souris. Elle pointe notamment du doigt un supermarché de l’Aube, qui vend ce type de produits. Une stratégie assumée par la cofondatrice de l’association, pour qui « le local permet de pousser le national ». Avec l’espoir qu’une loi soit adoptée en définitive.
Une pétition en ligne soutenue par plus de 16 000 signatures, appelle à l’interdiction de la vente des pièges à colle pour rats et souris dans un supermarché de l’Aube, l’Intermarché de Brienne-le-Château. « Ces produits sont extrêmement cruels pour les animaux piégés qui agonisent pendant des heures voire des jours englués sur la plaque, avant de mourir de faim, de soif ou d’épuisement dans leurs propres excréments », assure dans son message Manuella, présentée comme une cliente du magasin et à l’origine de la pétition.
Derrière ce texte, on retrouve l’association PAZ, Projet Animaux Zoopolis, dont Manuella est une sympathisante. « On a travaillé ensemble sur cette pétition », nous indique Amandine Sanvisens, cofondatrice de l’association. PAZ souhaite obtenir une interdiction nationale de ce type de produits, en obtenant la rédaction d’une loi. Mais avant cela, l’association sollicite directement les enseignes pour tenter de faire bouger les choses.
« Pour nous, c’est très important de mobiliser les personnes qui sont choquées et qui ne savent pas comment faire. Donc on essaie de communiquer, que ce soit sur les réseaux sociaux, les newsletters », ajoute Amandine Sanvisens.Et la pétition lancée pour l’exemple de Brienne-le-Château semble avoir été efficace.
« Suite à votre remarque justifiée, la direction a retiré les produits de la vente et s’engage à ne plus les commercialiser », explique le supermarché sur sa page Facebook, en date du 2 septembre. PAZ assure avoir également obtenu des engagements, au niveau national cette fois-ci, de plusieurs enseignes de bricolage qui vont faire disparaître ce type de produits de leurs rayons.
Le local au service du national
Cette manière d’agir, à partir du niveau local, est typique de la méthode que suit l’association. « Dans notre stratégie, on pense que c’est primordial. Le local permet de pousser le national, il y a une interdépendance. C’est important de montrer qu’il y a des mobilisations partout de différentes formes », insiste Amandine Sanvisens.
À partir d’une campagne locale lancée par PAZ à Paris, une loi interdisant les animaux sauvages dans les cirques a été votée en 2021. Une grande victoire pour l’association, et en quelque sorte un modèle pour les combats qu’elle mène aujourd’hui, même si « chaque campagne est unique ».
L’association avait déjà fait parler d’elle dans notre région, par exemple à Reims concernant les méthodes utilisées pour limiter la population de pigeons en ville. Mais pointer du doigt une enseigne ou une municipalité n’intervient que dans un second temps, assure l’association. « Si on alerte la presse ou qu’on rend des choses publiques sur les réseaux sociaux, c’est parce qu’on n’arrive pas à avoir un échange ou un dialogue. » La structure, qui compte 700 adhérents et 4 salariés dont Amandine Sanvisens, espère ainsi pouvoir démultiplier sa force de frappe.
PAZ se concentre sur deux grandes thématiques. L’une baptisée « les animaux ne sont pas des jouets », vise les animaux utilisés dans les loisirs et le divertissement. L’autre, « cohabitons pacifiquement avec les animaux liminaires », concernent ceux qui vivent en liberté en ville, comme les pigeons ou les rats. Sur le site de pétitions, on peut par exemple trouver un message qui vise un magasin de sport du Pas-de-Calais,un supermarché des Bouches-du-Rhône, ou encore une jardinerie en Savoie, avec à chaque fois plus de 10 000 signatures.
Ce qu’on veut, c’est créer un débat public. Sur nos campagnes, on pose la question globale de quelle relation on veut avoir avec les animaux.Amandine Sansivens, cofondatrice de l’association PAZ
Amandine Sanvisens a été sensibilisée dès le collège à la question de la défense de la cause animale. « Des camarades faisaient signer une pétition sur un sujet précis de la cause animale, en lien avec les chevaux. J’ai signé et j’ai pris conscience de beaucoup de choses qu’on faisait subir aux animaux. Après, je me suis engagée assez rapidement dans le mouvement anti-corrida, puisque je suis du sud-ouest. Et de fil en aiguille, c’est ainsi que ça s’est fait », raconte-t-elle.
Lors des dernières législatives, PAZ a demandé aux candidats de s’engager sur les sujets qu’elle défend. Mais pour Amandine Sanvisens, il n’est pas question de s’impliquer en politique directement, en se présentant aux élections. « Je suis convaincue qu’on est plus efficace avec la stratégie qu’on mène actuellement. On s’adresse à tout le monde et on veut pousser l’ensemble de la société », explique la cofondatrice de l’association.
« Créer un débat public »
Contrairement à l’association L214, qui utilise souvent des infiltrations ou des caméras cachées pour dévoiler les dérives par exemple dans les abattoirs ou les élevages, PAZ s’attache à souligner des choses parfois au vu de tous. Elle a notamment lancé une campagne qui vise les conditions de vie des rapaces dans les spectacles médiévaux. « On essaye de montrer ce qu’on n’arrive plus à voir. Par exemple qu’ils sont toujours attachés. Avoir des images, ça reste le nerf de la guerre. »
Les combats portés par l’association ne sont pas partagés par tous, et Amandine Sanvisens et l’association ont reçu de nombreuses menaces. Le directeur d’un cirque, auteur d’appels téléphoniques malveillants à son encontre, a été condamné en première instance et en appel pour des propos tenus en 2019, alors qu’ils participaient tous les deux à des travaux ministériels sur la question des animaux dans les cirques.
D’autres dénoncent les « actions anti-tout » de l’association, quand certains appellent même à sa disparition, en utilisant eux-aussi l’outil de la pétition en ligne pour cela. « Je le prends plutôt comme un compliment, parce que ça signifie qu’on les dérange, répond Amandine Sanvisens. Ensuite, je rappelle qu’on s’inscrit totalement dans le cadre de la loi, de la liberté d’expression et du débat d’idées. Notre association ou moi n’avons jamais été condamnés sur quelque motif que ce soit. »
« On veut créer un débat public, l’alimenter et le nourrir, pour avoir à la fin une loi ou une application de la loi. Dans ce cadre, on utilise tous les outils qui sont disponibles en démocratie », ajoute Amandine Sanvisens.
Stopper la vente de pièges à colle dans les magasins spécialisés
Une association, PAZ, réclame l’interdiction des pièges à colle contre les rats et les souris. Elle pointe notamment du doigt un supermarché de l’Aube, qui vend ce type de produits. Une stratégie assumée par la cofondatrice de l’association, pour qui « le local permet de pousser le national ». Avec l’espoir qu’une loi soit adoptée en définitive.
Une pétition en ligne soutenue par plus de 16 000 signatures, appelle à l’interdiction de la vente des pièges à colle pour rats et souris dans un supermarché de l’Aube, l’Intermarché de Brienne-le-Château. « Ces produits sont extrêmement cruels pour les animaux piégés qui agonisent pendant des heures voire des jours englués sur la plaque, avant de mourir de faim, de soif ou d’épuisement dans leurs propres excréments », assure dans son message Manuella, présentée comme une cliente du magasin et à l’origine de la pétition.
Derrière ce texte, on retrouve l’association PAZ, Projet Animaux Zoopolis, dont Manuella est une sympathisante. « On a travaillé ensemble sur cette pétition », nous indique Amandine Sanvisens, cofondatrice de l’association. PAZ souhaite obtenir une interdiction nationale de ce type de produits, en obtenant la rédaction d’une loi. Mais avant cela, l’association sollicite directement les enseignes pour tenter de faire bouger les choses.
« Pour nous, c’est très important de mobiliser les personnes qui sont choquées et qui ne savent pas comment faire. Donc on essaie de communiquer, que ce soit sur les réseaux sociaux, les newsletters », ajoute Amandine Sanvisens.Et la pétition lancée pour l’exemple de Brienne-le-Château semble avoir été efficace.
« Suite à votre remarque justifiée, la direction a retiré les produits de la vente et s’engage à ne plus les commercialiser », explique le supermarché sur sa page Facebook, en date du 2 septembre. PAZ assure avoir également obtenu des engagements, au niveau national cette fois-ci, de plusieurs enseignes de bricolage qui vont faire disparaître ce type de produits de leurs rayons.
Le local au service du national
Cette manière d’agir, à partir du niveau local, est typique de la méthode que suit l’association. « Dans notre stratégie, on pense que c’est primordial. Le local permet de pousser le national, il y a une interdépendance. C’est important de montrer qu’il y a des mobilisations partout de différentes formes », insiste Amandine Sanvisens.
À partir d’une campagne locale lancée par PAZ à Paris, une loi interdisant les animaux sauvages dans les cirques a été votée en 2021. Une grande victoire pour l’association, et en quelque sorte un modèle pour les combats qu’elle mène aujourd’hui, même si « chaque campagne est unique ».
L’association avait déjà fait parler d’elle dans notre région, par exemple à Reims concernant les méthodes utilisées pour limiter la population de pigeons en ville. Mais pointer du doigt une enseigne ou une municipalité n’intervient que dans un second temps, assure l’association. « Si on alerte la presse ou qu’on rend des choses publiques sur les réseaux sociaux, c’est parce qu’on n’arrive pas à avoir un échange ou un dialogue. » La structure, qui compte 700 adhérents et 4 salariés dont Amandine Sanvisens, espère ainsi pouvoir démultiplier sa force de frappe.
PAZ se concentre sur deux grandes thématiques. L’une baptisée « les animaux ne sont pas des jouets », vise les animaux utilisés dans les loisirs et le divertissement. L’autre, « cohabitons pacifiquement avec les animaux liminaires », concernent ceux qui vivent en liberté en ville, comme les pigeons ou les rats. Sur le site de pétitions, on peut par exemple trouver un message qui vise un magasin de sport du Pas-de-Calais, un supermarché des Bouches-du-Rhône, ou encore une jardinerie en Savoie, avec à chaque fois plus de 10 000 signatures.
Amandine Sanvisens a été sensibilisée dès le collège à la question de la défense de la cause animale. « Des camarades faisaient signer une pétition sur un sujet précis de la cause animale, en lien avec les chevaux. J’ai signé et j’ai pris conscience de beaucoup de choses qu’on faisait subir aux animaux. Après, je me suis engagée assez rapidement dans le mouvement anti-corrida, puisque je suis du sud-ouest. Et de fil en aiguille, c’est ainsi que ça s’est fait », raconte-t-elle.
Lors des dernières législatives, PAZ a demandé aux candidats de s’engager sur les sujets qu’elle défend. Mais pour Amandine Sanvisens, il n’est pas question de s’impliquer en politique directement, en se présentant aux élections. « Je suis convaincue qu’on est plus efficace avec la stratégie qu’on mène actuellement. On s’adresse à tout le monde et on veut pousser l’ensemble de la société », explique la cofondatrice de l’association.
« Créer un débat public »
Contrairement à l’association L214, qui utilise souvent des infiltrations ou des caméras cachées pour dévoiler les dérives par exemple dans les abattoirs ou les élevages, PAZ s’attache à souligner des choses parfois au vu de tous. Elle a notamment lancé une campagne qui vise les conditions de vie des rapaces dans les spectacles médiévaux. « On essaye de montrer ce qu’on n’arrive plus à voir. Par exemple qu’ils sont toujours attachés. Avoir des images, ça reste le nerf de la guerre. »
Les combats portés par l’association ne sont pas partagés par tous, et Amandine Sanvisens et l’association ont reçu de nombreuses menaces. Le directeur d’un cirque, auteur d’appels téléphoniques malveillants à son encontre, a été condamné en première instance et en appel pour des propos tenus en 2019, alors qu’ils participaient tous les deux à des travaux ministériels sur la question des animaux dans les cirques.
D’autres dénoncent les « actions anti-tout » de l’association, quand certains appellent même à sa disparition, en utilisant eux-aussi l’outil de la pétition en ligne pour cela. « Je le prends plutôt comme un compliment, parce que ça signifie qu’on les dérange, répond Amandine Sanvisens. Ensuite, je rappelle qu’on s’inscrit totalement dans le cadre de la loi, de la liberté d’expression et du débat d’idées. Notre association ou moi n’avons jamais été condamnés sur quelque motif que ce soit. »
« On veut créer un débat public, l’alimenter et le nourrir, pour avoir à la fin une loi ou une application de la loi. Dans ce cadre, on utilise tous les outils qui sont disponibles en démocratie », ajoute Amandine Sanvisens.
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