On parle beaucoup des punaises de lit mais un autre fléau domestique se répand, encore largement méconnu : les anthrènes. Leur larve poilue peut causer des démangeaisons intenses. Cet Orléanais en a fait l’expérience et raconte ce qu’il a ressenti et comment il s’en est débarrassé.
Vous êtes peut-être envahis sans le savoir… Car les anthrènes sont partout, ou presque. Ce nom ne vous dit sans doute rien mais ces très petits insectes, de la famille des coléoptères, se glissent un peu partout dans les maisons, sous les plinthes, les lattes…
Charles (son prénom a été modifié à sa demande), 50 ans, a récemment fait leur connaissance :
« Vers la fin septembre, début octobre, un tout petit bouton rouge est apparu et ça me démangeait. J’ai cru que c’était une piqûre de moustique car il y en avait encore à cette époque. Ça ressemblait à ça », dit-il en nous montrant un minuscule bouton sur l’intérieur de son poignet gauche qui lui reste encore.
« Quand je me grattais, ça s’infectait »
Mais rapidement, l’irritation s’étend « un peu sur tout le corps. Les boutons n’étaient pas côte à côte. J’avais déjà eu ça en Guadeloupe (où il travaillait auparavant) et j’ai donc appelé mon médecin là-bas. Il avait alors diagnostiqué une piqûre de moustique qui s’était infectée ».
Le lendemain, il se rend au CHU, chez le Dr Thierry Prazuck, chef du service des maladies infectieuses, pour avoir son traitement à base d’antifongiques et d’antihistaminiques. Mais « ça se développait, et quand je me grattais, ça s’infectait, c’est-à-dire que ça faisait des petits plaques de 4 cm », décrit Charles.
« Je ne dormais plus depuis deux nuits »
La situation empirait généralement vers 22 heures. Huit jours après, il retourne voir le Dr Prazuck : « Je ne dormais plus depuis deux nuits, tellement ça me démangeait… C’était infernal ! » Le médecin émet l’hypothèse d’un eczéma et prescrit une crème. Qui s’avère inefficace. Et pour cause… L’infectiologue renvoie, dès le lendemain, le malheureux vers son confrère dermatologue au CHU, le Dr Antoine Finon.
« Il m’a dit : Ce n’est pas un eczéma. Vous avez été piqué par quelque chose, sûrement un insecte. J’ai tout de suite pensé à des punaises de lit ou à des puces de parquet mais je n’ai rien vu chez moi. »
Charles fait alors appel à la société As de pique, spécialisée dans la lutte contre les nuisibles. « Il est passé le lendemain à l’appartement et il a tout regardé. Ils m’a dit : j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c’est que ce ne sont pas des punaises de lit, ni des puces. La mauvaise, c’est que vous êtes bien piqué par des anthrènes. Il m’a montré une larve, dans le parquet. »
Larves poilues
Jamais il n’avait entendu parler de cet insecte. « Ils ressemblent à de petites coccinelles et sont inoffensifs. Ce sont des animaux utiles qui se nourrissent de poils, de restes de nourriture, de corps d’insectes… Ils attaquent aussi les textiles », explique-t-il après s’être renseigné plus avant sur cette bestiole qui lui a causé tous ces tracas.
Plus précisément, ce sont les petites larves poilues (ressemblant à des chenilles processionnaires mais marron) qui posent problème car ses poils sont très irritants et potentiellement allergisants.
« Elles ont aussi des crochets pour s’agripper aux tissus. Elles peuvent alors se mettre dans des vêtements, sur le canapé, des tapis… 90% des gens n’y sont pas allergiques. Moi, je le suis devenu. »
Cet insecte existe depuis toujours. Pourtant, le gérant de la société As de pique constate un nombre en hausse d’allergies depuis trois ans qu’il s’est lancé. Dans deux interventions sur trois, ce sont des anthrènes qui sont en cause.
Quel traitement ?
Alors que faire si l’on est touché ? « Le spécialiste m’a dit qu’il fallait passer l’aspirateur tous les deux ou trois jours et surtout, vider le sac dehors et non pas dans la poubelle ! Et laver les vêtements et les draps à 60°C ou les passer au congélateur pour tuer les larves. Ce n’est pas compliqué. En plus, je suis allé à la droguerie acheter une bombe à pulvériser sur tous les tissus. J’ai laissé agir deux heures. Maintenant, je secoue les draps et j’ai acheté des housses pour les vêtements. » Charles s’est donc débarrassé assez facilement de ces vilaines compagnes. Il comprend a posteriori : « 22 heures, ça correspondait à l’heure où je regardais la télé sur le canapé… »